ANALYSE DE LA DECENTRALISATION AU MALI


Au regard de tout ce qui vient d’être développé, on peut faire l’esquisse d’une analyse de la décentralisation au Mali. Il est indéniable que la décentralisation a été possible grâce à une volonté politique des différents gouvernements du Mali. 

La Mission de Décentralisation créée en 1993 a permis de mettre en place cadre institutionnel fondé sur un arsenal de textes juridiques. Concrètement, quinze ans plus tard, on constate de réelles avancées avec par exemple : 
- l’opérationnalité des communes depuis les élections de 1999; 
- la mise en place de trois niveaux des collectivités décentralisées sur l’ensemble du territoire;
- la mise en place des dispositifs techniques et financiers ; 
- la prise de conscience des habitants de s’approprier le processus de décentralisation, etc. 

Mais, il reste encore beaucoup de défis à relever avant d’arriver à une prise en charge effective du développement des collectivités par les citoyens eux-mêmes. Ces freins peuvent être analysés à partir des trois enjeux majeurs de la décentralisation : 

L’essentiel de l’appui financier provient de l’extérieur, alors, il se pose la question de la pérennisation de la décentralisation face à la faible mobilisation des moyens financiers pour les dépenses de fonctionnement et d’investissement. 

Par ailleurs, la pratique fait apparaître des insuffisances dans le dispositif. Il est indispensable de procéder à un nouveau découpage administratif des régions, des cercles et des communes pour rapprocher davantage les habitants de l’autorité de tutelle.


Enjeu du développement local 
 
                
                    
Un des objectifs de la décentralisation est de permettre un développement économique, social et culturel à la base par les habitants des collectivités. Réussir un développement suppose l’existence des ressources d’action.
 
Aujourd’hui, les collectivités vivent grâce aux subventions qui leur sont accordées par l’Etat et par les partenaires au développement. Il faut nécessairement arriver à mobiliser les ressources propres indispensables pour faire face aux dépenses de fonctionnement et d’investissement. 

Le transfert des compétences pour assurer l’accès des habitants aux services de base tels que l’éducation, la santé, l’hydraulique et l’aménagement du territoire, n’est pas encore une réalité. 

Enjeu de la participation citoyenne 

 Une des causes de la révolution du 26 mars 1991, est l’aspiration à plus de liberté et de démocratie au Mali, et la décentralisation est censée participer à cet objectif. Cela suppose la prise en compte des revendications locales par les collectivités décentralisées. 

Force est constater qu’il n’existe pas de véritables espaces publics pour débattre des questions qui touchent à la vie quotidienne des habitants. Quant aux savoirs et pouvoirs locaux issus de l’histoire ils sont insuffisamment pris en compte. 

Les conséquences sont entre autres de nombreux conflits liés à la décentralisation et le désintérêt des citoyens à la chose publique. D’ailleurs, le taux de participation aux élections, déjà très le faible, ne cesse de baisser ; ce qui pose la question de la légitimité des élus locaux. 


Enjeu du renforcement des compétences techniques locales
 
Les nouveaux élus ne sont pas tous préparés à assumer les nouvelles tâches qui leur sont confiées.  Ce qui est une entrave à leur capacité d’organisation et d’administration des collectivités, celle d’assumer leur responsabilité politique ainsi que celle de la gestion des services publics relevant de leur ressort territorial. 

Il convient alors de renforcer leurs compétences à travers des formations diverses et variées. Pour cela il faudrait que les dispositifs d’appui technique ait un caractère pérenne pour faire face à la demande permanente des élus dont l’effectif est soumis à un renouvellement périodique. 

La décentralisation est un processus, elle évolue. Il apparaît indispensable après quelques années d’expériences, de procéder à combler les insuffisances telles que : 
- adapter et créer d’autres textes notamment en ce qui concerne le transfert des compétences aux collectivités;
- mettre en application les textes déjà existants, permettre plus de fluidité à l’accès des fonds destinés aux appuis financiers ; 
- accélérer le projet de découpage administratif des régions, des cercles et des communes afin de permettre le rapprochement des collectivités territoriales de l’autorité de tutelle;
 - penser à une meilleure participation des habitants à la chose publique, etc. 

La décentralisation est apparue aux yeux des pouvoirs publics comme un moyen plus efficace de développer les localités par le bas à travers leur participation à la gestion du patrimoine et de rétablir la paix sociale perturbée par la rébellion. La volonté politique de l’Etat en faveur de la décentralisation s’est traduite par la définition du cadre institutionnelle, l’opérationnalité des communes et la création des dispositifs d’appui technique et financier. 

Depuis une décennie, le paysage politique malien est en train de changer par l’action des collectivités locales. Le climat social semble plus apaisé et les élus locaux s’activent à répondre aux demandes des habitants. 

Mais le processus est grippé par l’insuffisance des moyens tant humains que financiers. 

PRESENTTION DU MALI

DONNEES GEOGRAPHIQUES

- Superficie : 1 241 231 km²

- Population : 13,9 millions d’habitants (PNUD 2006)

- Capitale : Bamako

- Villes principales : Ségou, Sikasso, Mopti, Gao, Kayes

- Langues officielle : français

- Monnaie : Franc CFA (100 FCFA = 0,15 EUR)

- Fête nationale : 22 septembre

DONNEES GEOGRAPHIQES

- Croissance démographique : 3% par an

- Espérance de vie : 48 ans (PNUD 2005)

- IDH 2006 : 175e sur 177 pays (PNUD)
703 communes
49 cercles
8 régions
1 district
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